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Quand les Réseaux sociaux s'immiscent dans la vie privee des politiques

Ils ne peuvent plus y échapper. Les hommes et les femmes politiques doivent être présents sur les réseaux sociaux. Pour certains, c’est une corvée, pour d’autres, un vrai outil de communication. Mais attention à l’excès ! Diffuser énormément d’informations consiste à prendre le risque de faire une erreur. Une faute qui peut être répercutée sur sa propre politique. Et la tendance des réseaux sociaux est à l’exposition de sa vie privée. Danger.

twitter, le réseau social des politiques

Les réseaux sociaux sont devenus des médias à part entière le jour où les politiques et les journalistes se les sont accaparés. Twitter et Facebook connaissent leur apogée en communication politique, notamment lors des élections présidentielles de 2012. Rien d’étonnant. Le réflexe pavlovien américain toujours présent, nos dirigeants miment la stratégie victorieuse de Barack Obama, qui mise sa campagne sur les plateformes numériques. Ces outils numériques, pour une partie utilisés personnellement, permettent de créer un lien direct avec des citoyens. Face aux journalistes, la parole des politiques est charcutée, tout se passe en quelques secondes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le net, l’homme politique a un plus large espace de parole, en fonction du réseau social choisi. De manière générale, les élus choisissent Twitter pour communiquer, réagir et dévoiler leur vie privée. Exception qui confirme la règle : Nicolas Sarkozy, l’actuel président de l’UMP, qui a annoncé son retour en politique en 2014 via Facebook. Ce dernier venait de dépasser le million de « likes » avant que la police du réseau social lui supprime ses « likeurs » inactifs, se réduisant à 951 345 « likes », largement plus que ses 699 000 followers sur Twitter.

 

« garder la bonne distance, c'est toute la difficulté »

Si la twittosphère peut être un parfait lieu d’échanges entre hommes politiques et citoyens, elle est aussi la zone de combat dans laquelle il faut faire attention à ne pas trop se dévoiler. « Je mets un peu moins de choses privées (qu’au début) », assure François de Rugy, député EELV au Point, « plus on est suivi, plus on est obligé de s’autocensurer ». S’il y en a une qui ne veut pas s’autocensurer, c’est Nadine Morano. Elle a su faire de son compte Twitter un espace personnel et public. « Instantané de détente. Après le sport, lecture de la presse, un petit café et Janja qui vient me saluer :-) », tweete-t-elle le sourire aux lèvres, photo à l’appui. « Twitter permet aux politiques de parer aux critiques les taxant d’être trop éloignés du terrain, mais peut aussi conduire à une trop grande exposition. Garder la bonne distance, c’est toute la difficulté », explique Julien Longhi, maître de conférences en sciences du langage à l’Université de Cergy Pontoise, sur le site de L’Express.

Chiffres datant du 7 avril 2015.

 

les victimes de facebook et twitter

Les réseaux sociaux ne nécessitent pas une grande formation pour les utiliser efficacement. Toutefois, quand on possède de hautes fonctions, il faut savoir être prudent. Mais persuadés qu’il faut séduire, les élus ont vraiment du mal à se retenir. En 2011, Eric Besson est ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique. En réalisant une fausse manipulation, il tweete par maladresse : « Quand je rentre, je me couche. Trop épuisé. Avec toi ? » Bérézina. Il s’empresse de supprimer le tweet, mais rien n’y est. Le message fait le tour du web… jusqu’à ce qu’il soit lu par sa femme. Le maire de Donzère divorcera l’année qui suit et supprimera son compte, pour le ré-ouvrir début 2015.


Autre victime de l’exposition de la vie privée par les réseaux sociaux : Gaspard Gantzer, le jeune responsable en communication du président, qui remplace dans l’urgence Aquilino Morelle. Le souci ? Qui s’approche de la politique devient un personnage public. Le site Le Lab Europe1 dégotte sur Facebook, une photo du jeune conseiller en train de fumer ce qui semble être un joint. Une polémique qui rappelle aux politiques qu’il faut faire attention à ce que l’on poste et ce que l’on a déjà posté.

Chiffres datant du 7 avril 2015.

 

out du gouvernement, il peut arrêter de twitter

Mais les hommes politiques ont-ils vraiment le choix de ne pas aller sur les réseaux sociaux ? « Pour construire leur image, ils doivent accepter de communiquer sur leur vie personnelle en publiant des images de leur famille ou de leur hobbies », assure Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste en communication politique. Une stratégie que Philippe Martin s’est obligé à adopter le jour où il est entré au gouvernement. Sans ferveur à tweeter, il a pu respirer le jour où il a quitté le ministère de l’Ecologie en 2014 : il ferme son compte et explique au Point que le réseau social est « très prenant » et « très égocentrique », se moquant de ses collègues « fous de joie », parce qu’ils ont été « retweetés 43 fois ». Pour éviter la surprise et la fuite d’une photo personnelle, soit on refuse les réseaux sociaux, au risque d’affaiblir son image, soit on assume et gère habilement ses publications. Cécile Duflot, députée EELV, opte pour le second choix : « Autant prendre les devants sur Closer et faire une séance photo avec un photographe bienveillant », tweete-elle avec sarcasme lors d’un shooting en soutien au Mariage pour tous, aux côtés de Virginie Lemoine et d’un bébé.

 

N’oublions pas ces nombreux pseudos-journalistes, qui aujourd’hui peuvent être n’importe qui. Il suffit d’être muni d’un smartphone et d’un bon réseau internet. La magie des réseaux sociaux fera le reste. Le tout à une vitesse exponentielle. Ainsi, le politique devra agir avec plus de réflexion, le paparazzi ne sera pas seul derrière lui. Mais rassurons-nous. Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui vont avoir nos élus expérimentés. Nadine Morano nous soulage : « Je tape plus vite que mes doigts mais je corrige aussi vite que ma pensée :-) »… ou pas.

 

florilège de tweets chez les politiques

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©2015 par Florian Guadalupe, Victoria Laurent, Joanna Thevenot et Alev YIldiz

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