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people, définition d'un terme controversé

En tapant le mot sur le moteur de recherche Google, on obtient un vaste panel de magazines dits « people », aussi qualifiés de « gutter press » (presse de caniveau) ou même de presse de rumeurs. Alors, que signifie cette expression souvent déconsidérée ? Calomnié, discrédité, dénigré, vilipendé. Le people agace. Il agace par sa frivolité, son « m'as-tu-vu » parfois outrancier, ses mœurs légères...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La requête n'était peut-être pas assez précise... Si l’on se hasarde alors à demander à Google la définition du mot people, on obtient en premier lieu la définition de Wikipédia qui renvoie à la page « célébrité ». Pour la communauté : « une célébrité, personnage public est une personne largement reconnue ou célèbre qui attire sur elle l'attention du public et des médias. Le mot vient de l'adjectif latin celeber qui signifie "nombreux", "fameux", "illustre" ou "qui est célébré". Alors que la renommée est généralement considérée comme une condition préalable au statut de célébrité, elle n'est pas toujours suffisante. Il doit exister un niveau d'intérêt du public, pour cette personne, qui peut être ou non liée à la raison de sa renommée. » Pourtant, si la définition de Wikipédia semble plutôt neutre, les liens vers les autres sites qui tentent de définir ce qu'est un people portent un jugement de valeur. Le terme people ne fait plus référence seulement à une célébrité ou à une personnalité, mais à une star du showbusiness qui aime le luxe et l'apparat.... et si tenté qu'il ait un peu de pouvoir, on pourrait facilement s’y identifier et devenir un lecteur aliéné par la presse de caniveau...

 

 

La toupie.org :

 

« Le mot "people" désigne l'ensemble des personnes célèbres, les personnalités connues du grand public, qui ont acquis une notoriété et qui attirent l'attention sur eux. Ce sont le plus souvent des artistes du show business […] mais beaucoup plus rarement des hommes politiques. […] Les lecteurs de la presse people sont souvent considérés comme étant aliénés par leur lecture et comme s’identifiant de manière importante aux personnalités. » Si l’on précise la requête en tapant : « qu’est ce qu’un people ? », Google répond : « Qu’est-ce qu'un écrivain aujourd'hui ? », « Qu'est-ce qu'un Fab Lab ? », « Qu'est-ce qu'un don'acteur ? » ou encore « Nabilla se ridiculise avec un cake ».

 

Un phénomène récent

Pour le Petit Robert, le mot people est apparu en 1988, anglicisme, le terme désigne d’abord un genre journalistique : on parle de magazine ou de presse people « qui traite des vedettes, des personnalités (notamment de leur vie privée) ». La deuxième définition qualifie cette fois-ci les personnes, expliquant qu’il s’agit de : «  célébrités dont il est question dans ces médias. » Le mot, anglicisé, est invariable et peut s'écrire pipole ou pipeule. 

Et Qu'EN est-il de la Peopolisation ?

Quand Kate Moss Tire la Langue © pascal rostain

Selon Jamil Dakhlia, professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paris 3 Sorbonne nouvelle, auteur de l’ouvrage Les politiques sont-ils des people comme les autres et Politique people : « L'usage même du mot people (…) est récent en France. Contrairement aux apparences, il n'est pas importé de Grande-Bretagne ou des États-Unis, où l'on parle de gossip ou de celebrity press pour désigner ce même type de périodiques, richement illustrés et centrés sur la vie des personnalités. […] En fait, il ne semble véritablement usité qu'à partir des années 1990, en parfaite coïncidence chronologique avec la réactivation du secteur échotier Prisma Presse. C’est le moment où cette filiale du groupe allemand Bertelsmann repositionne Voici, simple féminin à sa création en 1987 sur le créneau du scandale et fonde Gala (1993). » 

Jamil Dakhlia a examiné les journaux d'actualité de la presse francophone et l’appellation émerge, selon lui, pour la première fois en 2002 : « Tout d'abord au sens d'investissement du discours people par les responsables politiques ou par leur entourage. Toutes orthographes confondues, la première occurrence relevée provient en effet d'un article du Figaro dans lequel Elisabeth Lévy s’insurge contre les confidences de Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin, sur sa vie de couple, à la télévision ou dans la presse féminine : ''On est cependant en droit de se demander si cette 'pipolisation' par alliance du candidat à la présidence et de quelques autres ne traduit pas une curieuse idée du peuple. Et si celui-ci en avait assez d'être traîné dans les chambres à coucher ? (Quand la vie de couple s'invite dans la campagne. Un féminisme à dormir debout, Le Figaro, 23 mars 2002).'' »

En 2003, le mot « peopolisation » est accepté par tous : « Le 26 février 2003, Le Soir observe en effet que Pierre Péan et Philippe Cohen reprochent dans leur pamphlet contre Le Monde la propension du quotidien  ''au racolage et à la peopolisation à l'anglosaxonne de l'information''. L'année suivante, une dépêche AFP confirme la popularisation de ce deuxième sens, en résumant ainsi une étude de Prisma Presse : ''Le Monde publie désormais une rubrique quotidienne sur l'actualité des gens célèbres. Tous les 'news magazines' (Le Point, L'Express, Le Nouvel Observateur...) cèdent régulièrement aussi à la ‘peopolisation’ de leur une. (AFP 24 juin 2004). '' »

 

MIck jagger © pascal rostain

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©2015 par Florian Guadalupe, Victoria Laurent, Joanna Thevenot et Alev YIldiz

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